ChatGPT Atlas : moteur de recherche, conversations, achats... Comment OpenAI veut vous faire oublier Google Chrome

Bienvenue dans un nouveau monde où ChatGPT veut accompagner vos recherches sur la toile. OpenAI a lancé mardi soir son propre navigateur Internet, ChatGPT Atlas, construit autour de son célèbre modèle d’intelligence artificielle (IA), avec l’ambition de remplacer Google et son navigateur Chrome dans les habitudes et dans le cœur des internautes.

« Les onglets, c’était super, mais nous n’avons pas vu beaucoup d’innovations depuis », s’est amusé Sam Altman, le patron d’OpenAI, lors d’une démonstration en ligne. Selon le dirigeant de la start-up la plus cotée du monde, la navigation via la barre de recherche et les adresses URL pourrait désormais laisser la place à une « expérience de conversation (chat) au sein d’un navigateur web ».

Une révolution technologique ? « Le fonctionnement des navigateurs web a relativement peu changé en vingt-cinq ans mais ils ne partent pas d’une page blanche car ils utilisent une solution stable et éprouvée, Chromium, le navigateur open-source… de Google, pose Sylvestre Ledru, directeur de l’ingénierie et responsable de Mozilla pour la France. Que l’IA générative et le langage naturel arrivent dans les navigateurs était une évolution naturelle, car tout le monde les utilise encore comme porte d’entrée sur Internet », estime cet expert.

Pour Stéphane Roder, PDG de Al Builders, un cabinet de conseil en IA pour les entreprises du CAC 40, OpenAI « pousse le curseur à fond dans la convergence entre l’IA qui parle et le moteur de recherche qui devient conscient de sa mission et possède une mémoire digne d’un super assistant grâce à échanges simples et précis avec l’utilisateur ».

Des fonctionnalités déjà présentes chez Edge ou Firefox

Sur la forme, OpenAI reprend à sa manière des fonctionnalités déjà présentes sur d’autres navigateurs comme Edge de Microsoft, enrichi par l’agent IA Copilot, ou Comet de la start-up d’IA Perplexity. Mozilla a aussi ajouté dans son navigateur Firefox plusieurs modèles d’IA dont le Français Mistral accessible dans une barre de recherche sur le côté.

Le nouveau navigateur, pour l’heure disponible seulement sur Mac avant Windows plus tard, intègre ChatGPT dans une barre latérale, permet à l’IA générative de scanner la page consultée et de fournir une aide contextuelle, sans avoir à copier-coller entre les onglets.

Avec ses 800 millions d’utilisateurs hebdomadaires revendiqués, Atlas GPT s’attelle à une généralisation massive auprès d’un public de convertis, mais pas seulement : « Cela va réduire la barrière à l’entrée sur cette technologie et séduire, avec une interface simple et connue, ceux qui n’ont pas encore franchi le pas », analyse Chloé Duteil, PDG de STLAR, un cabinet de conseil stratégique en Data & Intelligence Artificielle.

Un outil de recherche toujours intrusif

Comme les autres navigateurs avec les cookies et votre historique, Atlas n’oublie rien. « ChatGPT s’appuie aussi sur votre historique de navigation, vos pages ouvertes et les sites sur lesquels vous êtes connecté pour fournir des réponses et suggestions plus pertinentes », précise OpenAI.

En somme, il devient possible d’interagir et de dialoguer avec le web comme on le ferait avec un ami, un vendeur ou un expert. Une expérience particulièrement utile sur les sites d’e-commerce : « L’IA influence les choix dans un parcours d’achat avec une conversation fluide et des échanges riches qui vont au-delà du réflexe de taper quelques mots lors d’une recherche », pointe Chloé Duteil, PDG de STLAR, un cabinet de conseil stratégique en Data & Intelligence Artificielle.

Mais cet aiguillage dans le shopping ne garantira pas un moteur de recherche moins intrusif. « Nous allons avoir plus confiance dans un ChatGPT Atlas bavard que dans un Google (qui ne l’est pas) au moment de comparer et d’acheter alors qu’ils collectent tous les deux des données personnelles dans le but de les monétiser », poursuit Chloé Duteil.

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